Regroupant des scientifiques et acteurs du développement africain de plus d’une vingtaine de pays, l’Association Africaine pour la Fixation biologique de l’Azote (AABNF) organise du 29 novembre au 02 décembre 2022, son 19e congrès à Dakar.  

Sous le thème « Fixation biologique de l’azote et bio fertilisation : des outils agroécologiques pour le développement durable et la sécurité alimentaire dans le contexte du changement climatique », cette rencontre internationale qui enregistre la participation de scientifiques (chercheurs, enseignants-chercheurs, apprenants), représentants d’institutions, d’organisations de producteurs, d’ONG et du secteur privé venus du monde entier, vise à partager et échanger les connaissances actuelles sur les recherches et applications portant sur la fixation biologique de l’azote et les biofertilisants (bactéries phytobénéfiques et champignons mycorhiziens) ayant un impact positif sur la fertilité des sols, les rendements agricoles, la sécurité alimentaire particulièrement en Afrique dans le contexte de changement climatique. 

A cette occasion, l’ABBN a fustigé la faiblesse du niveau d’utilisation de la fixation de l’azote, en dépit des nombreux résultats de recherche dans ce domaine. Et à cet effet, elle sollicite l’appui des états pour une meilleure vulgarisation de la technologie de fixation biologique de l’azote au Sénégal pour remédier à l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques. « On est à moins de 5% d’utilisation ; alors que, potentiellement, on a la capacité d’avoir 50% ou plus. On ne peut pas faire des choses ; alors que les micro-organismes sont capables de les faire. Ces micro-organismes existent au Sénégal. On y travaille pendant presque une cinquante d’années. Donc les résultats probants existent. Maintenant, il faut des moyens pour les vulgariser et cela ne dépend plus des chercheurs, mais des décideurs. Donc, nous avons besoin d’aide et d’appui fort de la part des autorités étatiques pour une bonne vulgarisation de nos recherches », a fait savoir le Directeur de ISRA/LNRPV Dr Saliou Fall, lors de la cérémonie d’ouverture du congrès.

Pour mettre un terme à cette malnutrition, a-t-il ajouté, toutes les recherches réalisées dans le domaine de la fixation d’azote doivent être appliquées sur le terrain par les producteurs grâce à l’aide des décideurs politiques. Et ces résultats peuvent contribuer à promouvoir l’agriculture et assurer une alimentation saine et en quantité importante à notre population.

Appuyant les propos de Dr Fall, le président sortant de l’AABNF pense qu’il est inconcevable qu’avec toutes les potentialités que possèdent notre continent, certaines de ses populations souffrent de malnutrition.  De l’avis du Professeur Beki Abdel Kader, il faut une volonté politique pour une concrétisation des recherches.

A l’occasion de ce 19e congrès, l’Algérie a passé le témoin de la présidence de l’association au Sénégal jusqu’à sa prochaine édition prévue dans deux années. Dr Saliou Fall du LNRPV est ainsi le président de l’AABNF jusqu’au prochain congrès.

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